Phénomène des bernaches du Canada : une menace?

Ces dernières années, le nombre des bernaches du Canada a grandement augmenté sur le territoire. Les excréments, les cris, les attaques sur les  habitants, les collisions avec les avions…Comment ces oiseaux en sont-ils venus à nous nuire ?

Pour connaître mieux les bernaches du Canada

Les bernaches du Canada semblent assez familières pour tous les Canadiens. Autrement appelées « outardes » avec son espèce cousine, la bernache de Hutchins, les bernaches du Canada, vivent habituellement entre 20 et 25 ans. Elles se retrouvent surtout en Amérique du Nord l’été, et elles passent l’hiver dans les parties plus au sud de ce territoire. Elles siègent ainsi dans les basses terres aux gazons humides près des cours d’eau. Ces oiseaux herbivores se nourrissent d’une grande variété de plantes, de baies et d’herbes durant les temps chauds. En outre, en automne, elles mangent du maïs et de l’avoine des terres agricoles. Une famille de bernaches du Canada est formée d’un couple et des oisons. Ils construisent leurs nids près de l’eau pour se protéger du vent. Lors du couvage d’œufs, la femelle quitte rarement l’île puisque le mâle la surveille à proximité . Bref, ces animaux sont assez relationnels.

Problèmes avec les bernaches

Source : Photo INFOSuroit.com

Les bernaches du Canada sont des oiseaux extraordinairement élégants au cou ombreux, aux ailes grisâtres et d’une teinte blanchâtre à proximité des yeux charbonneux. Elles se promènent souvent dans les jardins, dans les rues bondées d’automobiles et même dans les aires de plages ou de pique-nique. Elles y résident longuement, puis partent en laissant des centaines de déjections et de plumes derrière. Parfois, elles adoptent un comportement problématique : laisser des excréments sur une grande surface, bloquer les automobiles, produire des cris perturbants, attaquer un passant, etc. Mais qu’est-ce qui les a menées à perturber notre vie de cette manière? 

Effectivement, les bernaches du Canada étaient moins nombreuses avant. On en recensait, en 1970, seulement de 87 000 alors que leur nombre est passé à 1,1 million en 2017. Pourquoi ? Eh bien, les humains éliminent leurs prédateurs dans l’environnement. Le renard arctique, principal consommateur d’œufs des bernaches, n’apparaît plus sur les territoires urbains. Les bernaches profitent donc d’une sécurité fournie par les humains. En plus, les terres agricoles où elles peuvent consommer des grains à volonté s’établissent. Il ne faut pas oublier que le réchauffement climatique augmente leurs chances de succès de reproduction.  En résumé, certaines d’entre elles n’ont plus besoin de migrer en hiver pour la recherche de nourriture. Elles restent donc ici sur les terres occupées par les humains. Sans aucun doute, le séjour d’une si grande population de bernaches provoque des nuisances sur l’environnement urbain et l’écosystème. Par exemple, elles exigent plus de nourriture qu’avant. La carex, une plante à feuilles qu’on retrouve aux endroits humides, est consommée excessivement par les bernaches. Il est observé que les espèces dépendantes de ce végétal souffrent d’une insuffisance alimentaire. Aussi, elles produisent beaucoup d’excréments et des bruits dérangeants pour les résidents ou pour les touristes. Les mâles en période de couvage sont extrêmement vigilants. Il y a une possibilité d’agression lorsque les gens  marchent proche de la nidification. En 2014, une cycliste d’Ottawa a été attaquée à proximité d’une famille de bernaches. Les blessures étaient si graves qu’elle est restée à l’hôpital pendant cinq jours. 

Prendre le contrôle de la situation

Les problèmes liés à la croissance de la population des bernaches du Canada deviennent de plus en plus importants. Par contre, elles demeurent une race protégée. On ne peut pas les blesser ou les tuer sans permission. Donc, les autorités mettent en place certaines mesures de gestion.  On modifie les aménagements pour que les bernaches ne s’intéressent plus à y venir. On change les espèces de plantes formant le gazon et on le tond moins. On installe des barrières proches de l’eau pour leur barrer la route. Il faut, en même temps, ne plus nourrir ces animaux. L’autre façon d’agir est de directement les chasser ou de stériliser les œufs, mais il faut se procurer un permis fédéral. 

Bref, ces oiseaux vitaux pour l’écosystème sont en surpopulation dans les espaces aménagés par l’humain et deviennent ainsi une nuisance. Puisque l’humain ne cédera pas de terrain, le mieux que l’on puisse faire est de ne pas les nourrir. 

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