Le Collège Regina Assumpta a organisé un spectacle véritablement génial vendredi dernier, le 20 janvier, dans le cadre de Secondaire en spectacle.

« Le but de l’art n’est pas de représenter l’apparence extérieure des choses, mais leur signification intérieure. » – Aristote.
Secondaire en spectacle est une chose spéciale ; cela a un effet étrange sur moi, de voir des élèves du Collège, plusieurs qui sont plus jeunes que moi, performer avec une compétence dont je ne peux que rêver d’avoir moi-même. Au fur et à mesure que le spectacle s’achève, je pense non seulement à l’habileté dont je suis témoin, mais aussi au côté personnel de l’excellence artistique.
Que faut-il pour performer à un niveau aussi haut que nos propres artistes ici, au Collège? Cela signifie-t-il d’être suffisamment passionné par quelque chose pour devenir excellent dans son domaine?
« Le rap, pour moi, c’est comme un échappatoire à la réalité », affirme Charles-Anthony Elisma, rappeur. « Je fais ça depuis secondaire 2, pendant la pandémie, quand personne n’avait rien à faire, justement. J’ai commencé à faire du rap, je l’ai vraiment aimé, et puis, c’est comme ça qu’aujourd’hui je me retrouve ici. »

« J’ai découvert la guitare grâce à mon frère », dit Christophe Aziz, guitariste. « Quand on était beaucoup plus jeunes, il voulait une guitare pour Noël. Moi, je voulais jouer de la batterie, mais puisque acheter une guitare pour faire jouer deux enfants, c’est plus économique, mes parents ont décidé de faire ça. Alors, j’ai pris des cours de guitare avec lui. Mais après un an ou deux, on a arrêté complètement, et je n’ai pas rejoué jusqu’à l’été avant secondaire 3. Je me suis dit pourquoi pas réapprendre ce que je connaissais déjà. »

« En effet, j’ai toujours été obsédée par la musique », explique Chloé Candy Bizimana, chanteuse. « Je suis vraiment inspirée par plusieurs artistes, comme Stevie Wonder et Jazmine Sullivan. J’ai seulement commencé à vraiment chanter l’année passée, en pratiquant chez moi. Être capable de chanter, c’est comme être capable de jouer le meilleur instrument au monde, dans mon opinion. Vous pouvez faire n’importe quoi avec votre voix. »

Quoique plusieurs personnes ont découvert leur talent récemment, comme pendant la pandémie, il y a aussi ceux qui ont toujours su ce qu’ils aimaient.
« J’ai développé une vraie passion pour le cinéma et le théâtre très jeune », affirme Mathilde St-Amand, réalisatrice et danseuse. « D’abord en tant que spectatrice, puis en tant qu’interprète, et j’ai rapidement su que c’était fait pour moi. J’ai fait beaucoup de théâtre au primaire; j’ai pris des cours, j’étais dans une troupe, j’en faisais avec mes amis pour m’amuser et j’ai même écrit des pièces de théâtres, des scénarios et des histoires pour le plaisir. Puis, au secondaire, j’ai aussi commencé à faire de l’improvisation et au CÉGEP, j’aimerais entrer dans un programme de théâtre ou de cinéma. »

« Je chante depuis mes 2 ans. Je chantais à l’église et au primaire. »
« Je chante depuis que je suis toute petite et ça représente une sorte de réconfort et une autre façon de m’exprimer », expliquent les chanteuses Kimly Ashley Delva et Lendy Guernorah Richemond, respectivement.

Bref, on peut comprendre que les participants du spectacle étaient nerveux avant leurs performances, compte tenu de l’importance qu’ils attribuent à leurs compétences et le temps qu’ils ont mis pour se pratiquer.
« Honnêtement, sur dix, je dirais qu’en ce moment, c’est six », dit Elisa Decruyenaere, qui joue du violoncelle, au sujet de son niveau de stress à peu près une heure et demie avant le spectacle. « Mais je sais que plus tard, ça va remonter à huit ou neuf. »
Eh oui, elle paniquait avant sa performance.

« Il y a toujours un stress quand il faut performer en public, surtout devant plein de gens », explique Jules Blaising, pianiste. « J’ai peur d’oublier ou de me tromper, principalement. Donc, ça fait peur. »

La pression générale des artistes monte surtout quand les spectateurs commencent à remplir la Salle Marguerite-Bourgeoys. Parmi la foule se trouvent des parents et plusieurs enseignants, dont Madame Lévesque, professeure de français en secondaire 4 et mère d’une des artistes, Jeanne Samoisette, et Monsieur Lévesque, professeur de danse.

Cependant, pour beaucoup des participants, tout le stress se dissipe alors qu’ils se tiennent sur la scène, prêts à être vus par l’audience.
« Sur la scène, je me sentais à l’aise, en contrôle », exprime Mathieu Tanguay-Boutet, chanteur. «J’étais excité et prêt à avoir du plaisir avec mes amis. Je voulais aussi partager ce plaisir avec la foule en salle. J’étais un peu stressé avant, mais dès que je suis monté sur scène, ce stress a disparu. »

« Installer mon instrument, c’était vraiment stressant, explique Elisa Decruyenaere, puisque tout le monde m’attendait. Le pire, c’était quand les lumières se sont allumées, et j’ai vu le nombre de gens qui me regardaient dans la foule. J’ai vu le nombre de personnes présentes, et j’ai réalisé que si je me trompais, tout ce monde là s’en rendrait compte. Mais un moment après, j’ai oublié tout ça, et je m’amusais tellement. La meilleure chose, c’est quand on avait fini, et mon groupe et moi sommes retournés aux coulisses. On était tous en train de sauter et de se complimenter. »
Le spectacle s’achève de manière impressionnante. C’est une montagne russe d’émotions; on est témoins de l’énergie vive de la danse de Dtamanie Pierre-Louis sur la chanson « Plus Haut » de Koriass, jusqu’à l’émotion de la chanson « Adieu mon Homme » de Pomme, performée par Ann-Sophie Therrien, Elisa Decruyenaere, Jules Blaising, Eric Weng et Persia Ali.





Avant qu’on annonce les gagnants de la compétition, un artiste invité spécial du nom d’Émile Bourgault monte sur la scène.
Voici l’entrevue complète avec l’auteur-compositeur-interprète:
Inutile de dire qu’Émile Bourgault époustoufle tout le monde dans la foule avec son talent.

Puis, enfin, le moment auquel tout le monde s’attendait arrive: l’annonce des gagnants. Malheureusement, je n’ai pas eu l’occasion de parler avec tous les gagnants. Voici les commentaires des gagnants que j’ai eu l’occasion d’interviewer, cependant.
« J’ai gagné le prix coup de cœur du public et le prix lauréat , dit Kimly Ashley Delva. Le coup de coeur du public, honnêtement je n’étais pas surprise, puisque Lendy et moi, on avait amené beaucoup de gens avec nous. Mais lauréat, quand j’ai entendu, wow! Ça m’a pris du temps à réaliser. Et sans mentir, même aujourd’hui quand quelqu’un me félicite, je n’arrive pas à y croire. »
Lendy Guernorah Richemond, qui a gagné les mêmes prix que sa partenaire, Kimly, affirme : « Quand on l’a annoncé, j’étais vraiment surprise parce que je ne pensais pas qu’on allait gagner, avec le nombre de bons numéros qu’il y avait. »

« Honnêtement, juste avant le spectacle, explique Charles-Anthony Elisma. Je me disais que j’allais juste faire de mon mieux. Quand j’ai entendu que j’avais gagné le coup de cœur du jury, j’étais surpris, mais vraiment content. Je me disais que mon travail avait porté fruit parce que je me suis pratiqué pendant des heures. Avant ma performance, je stressais beaucoup parce que je ne voulais pas oublier de mots puisque je devais retenir environ 700 mots. Mais après, je me sentais tellement soulagé. Et quand je suis allé voir ma famille, tout le monde était fier de moi. Même quand je suis sorti du collège, il y a des parents qui me félicitaient de ma performance. Donc, j’étais extrêmement soulagé et fier de moi. Pour être honnête, je ne m’attendais pas à gagner parce que les autres participants étaient vraiment bons aussi. Mais, je ne voulais pas que ça soit une compétition avec les autres artistes. Peu importe qui allait gagner, je n’allais pas être toxique avec les autres. »

Les danseuses Laura et Mia gagnent le prix lauréat création.

Comme le dit Aristote, l’art est une manifestation de l’identité de l’artiste. C’est un moyen d’exprimer simultanément qui nous sommes et aussi de trouver, justement, qui est cette personne. Quand je vois danser Leila Pozzi, je vois son âme. Quand j’entends Jerry Huang chanter, j’entends son cœur. Les participants de Secondaire en Spectacle devaient être vulnérables devant une foule de gens et leur montrer qui ils sont. Applaudissons tous ceux qui ont participé pour un spectacle vraiment touchant, et espérons en avoir un autre aussi émouvant l’année prochaine.

Je me nomme Abdullah Anwar. Je suis vraiment très heureux de pouvoir écrire pour le journal l’Exemplaire, et j’espère que vous apprécierez tous de lire mes articles.