Source : https://www.doctissimo.fr/psychologie/bien-avec-les-autres/masculinite-toxique

La masculinité toxique 101

Elle dicte les réactions. Elle prescrit les agissements. Elle impose les émotions. Si on n’y met pas un terme, elle peut s’insinuer dans toutes les sphères de la vie. Le cercle vicieux qu’est la masculinité toxique entraîne des répercussions variées. Explications sur ce phénomène.

Source : https://www.larotonde.ca/repenser-accepter-toutes-masculinites/
Le visage de la masculinité toxique 

Tout d’abord, le but premier de l’utilisation du terme « masculinité toxique » n’est pas d’abhorrer les hommes, mais plutôt de démontrer ses conséquences et de prendre conscience des répercussions que peuvent entraîner certains comportements stéréotypés. Le terme « masculinité toxique » renvoie à toutes les normes et balises néfastes du comportement masculin. Ces normes dites toxiques présentent les hommes comme dominants, exprimant très peu d’émotions, un tantinet, voire totalement, misogynes et homophobes. Une importante pression sociale pèse sur les individus masculins afin qu’ils entrent dans ce moule ; on exige d’eux d’être un modèle «mâle alpha» infaillible, dominant et viril. « Boys will be boys »  , «Défends-toi si tu es un homme», « Tu pleures comme une fillette », « Sois fort et tais-toi » sont des exemples de discours toxiques servis soir et matin aux petits garçons. La manière de faire ingérer ces phrases, parfois violemment par harcèlement ou plus insidieusement, a tendance à nuire grandement aux relations futures. Les modèles  masculins vus dans les médias, souvent en position de pouvoir, représentent une autre source de  façonnements masculins toxiques. Des modèles tels que Malfoy dans Harry Potter, Andrew Tate, Donald Trump ou Jair Bolsonaro ne font que renforcer ce désir de mimétisme.

De lourds impacts

Les conséquences de la masculinité toxique sont nombreuses. Les hommes qui adhèrent à des comportements stéréotypés – encore plus ceux toxiques – risquent d’être plus enclins à développer des comportements sociaux déplacés, des dépressions, du stress, ou une dysmorphie corporelle ou musculaire, c’est-à-dire « une préoccupation obsessive pour leur constitution physique » (Antidote). D’autres adoptent des comportements irréfléchis ou risqués, perdent confiance en eux ou abusent de drogues ou d’alcool. Le reste de la société peut aussi ressentir les impacts  de ce genre de conduite : les agressions sexuelles, la violence conjugale, la violence gratuite et l’intimidation peuvent découler de ce modèle néfaste.

Photo : IStock
Défaire la masculinité toxique  

De plus en plus de voix s’élèvent pour dénoncer ce modèle  de masculinité via différents médias. Parmi elles, on peut citer des essayistes comme Mickaël Bergeron, auteur de Cocorico, les gars faut qu’on se parle ou Liz Plank et Pour l’amour des hommes-Dialogue pour une masculinité positive. Leurs livres apportent plusieurs idées d’actions clés pouvant aider à la déconstruction de ces comportements nocifs. Entre autres, apprendre aux garçons  à nommer leurs émotions, arrêter purement et simplement de proférer des phrases parmi celles citées plus haut. Pousser la réflexion sur les stéréotypes et les comportements attendus selon notre genre dans la société. C’est sur cette piste que se questionne Bell Hooks dans La volonté de changer : les hommes, la masculinité et l’amour: «Grâce au mouvement féministe contemporain, il existe aujourd’hui dans notre société un espace où le sens de soi des filles peut se former de façon indépendante des définitions sexistes ; les garçons ne bénéficient pas de la même liberté.[…] Nous sommes là au cœur des dommages psychologiques que le patriarcat inflige aux hommes. Il s’agit d’une forme de maltraitance que notre culture continue de nier.». Réflexion d’autant plus pertinente qu’elle souligne l’universalité des répercussions du sexisme.

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