Source : https://33mag.com/2009/12/11/top-200-des-chansons-quebecoises-qui-ont-marque-les-annees-2000/

La musique d’ailleurs, quel effet a-t-elle sur la musique contemporaine québécoise ?  

L’influence d’ailleurs apporte une nouvelle vision à la musique contemporaine au Québec, car les mélanges de différentes langues et cultures nourrissent la musique que plusieurs artistes québécois créent aujourd’hui.

L’apport des immigrants du 16e au 19e siècle

La première influence que l’on peut observer dans l’histoire de la musique de la province est celle de la France. Les colons apportent leur façon de chanter, de composer des paroles et leur créativité, et ils conçoivent ce que l’on reconnaît aujourd’hui comme la musique traditionnelle québécoise ou la musique « trad ». Elle est très diverse et se renouvelle constamment, mais elle peut être caractérisée par ses paroles, qui reflètent les conditions de vie de la communauté canadienne-française, et ses instruments, comme la guimbarde, qui utilise la bouche comme une cavité de résonance, et plusieurs instruments de percussion. En effet, durant les XVIIe et XVIIIe siècles, en France, ce sont les chevaliers qui sont  les compositeurs de chansons. Ils créent surtout des chansons d’amour.

Cependant, les Québécois ont aussi été influencés par les Irlandais et les Écossais qui sont venus s’installer ici surtout au 19e siècle. Notamment, les airs de violoneux traditionnels ou «fiddling» au Canada sont d’origine irlandaise. Les artistes du 20e siècle ont certainement eu un gros impact sur la musique trad, comme La Bolduc, mais il y a des groupes comme Baragwin, Les Blancs de Mémoires et La Déferlance qui continuent à inclure des influences traditionelles dans leur musique.

Le multiculturalisme et la langue dans la musique

Par contre, quand une population est composée de 15% d’immigrants, c’est certain que l’art sera métissé. L’effet de l’influence d’ailleurs le plus évident se voit sur la langue utilisée dans les chansons. Pour être admissible, «[…] un projet musical doit contenir 70% de contenu en français[…] (pour que) la majorité des subventions institutionnelles[…]» (thefader.com) les considèrent. Karim Ouellet, jeune artiste auteur-compositeur-interprète originaire du Sénégal mort en 2021, composait  des chansons exclusivement en français, mais il a attesté qu’ «(il) ne doit pas se battre comme (ses) amis qui font des albums bilingues ou 100% anglais, et qui ne sont pas reconnus dans les « packages » de subventions, les galas, etc. […] Pour (lui), c’est de la musique québécoise même si c’est pas en français.» Malgré ces restrictions, ça n’empêche pas des artistes comme Kaytranada, un musicien montréalais d’origine haïtienne, producteur et DJ, d’être reconnu internationalement.

Christian Côté, auteur de l’article « Les racines de la musique populaire québécoise » dans la revue Yé-Yé, affirme que comme dans les autres genres de musique uniques à une culture, comme le blues américain ou le reggae jamaïcain, la musique québécoise est un amalgame de toutes les cultures qui l’entourent. Nous sommes particulièrement touchés par les pays qui sont eux aussi issus de la francophonie. De bons exemples sont: « […] le zouk dans les Antilles françaises, le soukous au Zaïre, et même le raï en Algérie et au Maroc ». Un exemple de groupe francophone qui est influencé par ces genres de musique est Kassav’, un groupe qui fait de la musique sur la base d’un rythme de Gwo Ka guadeloupéen, du Ti Bwa martiniquais et du mendé. Le Québec tient à cœur aussi l’histoire de ces pays et l’exprime en utilisant la musique. Par exemple, la chanson que Raymond Lévesque a écrite, «Quand les hommes vivront d’amour», pour dénoncer la souffrance des Algériens en 1956. En effet, le journaliste Louis Fournier affirme qu’«on s’est intéressé à tous les mouvements d’émancipation,[…] mais l’Algérie, on s’en sentait plus proches à cause de la langue française »(LeDevoir). Le Québec semble aussi être influencé par la musique latine, le plus grand festival de musique latine au Québec, «Fuego Fuego», en est la preuve.

Un autre point commun entre le Québec et d’autres cultures est que les Cadiens de la Louisiane, les Québécois et les Mexicains sont tous reconnus pour leur utilisation de l’accordéon. Des artistes reconnus pour l’utilisation de cet instrument sont Esteban « Steve » Jordan, un Américain d’origine mexicaine du milieu des années 50, et Philippe Bruneau, grand accordéoniste québécois et compositeur de  musique traditionnelle. 

La musique québécoise fait preuve de diversité, de multiculturalisme et d’une histoire riche. Tous les artistes mentionnés dans ce texte sont talentueux et passionnés, puis ils prouvent que peu importe vos origines, vous pouvez composer de la musique québécoise.

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