Les pensionnats autochtones, un génocide culturel

Le récent scandale dont tout le monde parle sur les réseaux sociaux ne fait que questionner les gens sur la vérité. Mais qu’est-il donc arrivé aux autochtones? Pourquoi nous cache- t-on la vérité?  

Jusqu’aux années 1990, plus de 150 000 enfants autochtones ont été amenés de force dans des pensionnats loin de leur famille, coupés de leur langue et de leur culture. De nombreux autochtones ont été maltraités physiquement et même psychologiquement. 

« Dans le mot à la mode de l’époque, c’était de l’assimilation; dans le langage du 21e siècle, un génocide culturel. » – Beverley McLachlin, juge en chef de la Cour Suprême.

Voici des événements majeurs qui ont marqués l’histoire des affaires autochtones au Canada:

  • Le premier pensionnat ouvert au Canada est l’Institut Mohawk, fondé en 1831, en Ontario. N’accueillant au départ que des garçons, il ouvre ses portes aux filles en 1834.
  • En 1844, un rapport gouvernemental recommande que les enfants soient séparés de leurs parents afin qu’ils s’intègrent à la culture occidentale.
  • Le premier ministre John A. Macdonald autorise la création d’un système de pensionnats conçu pour isoler les enfants autochtones de leur famille et pour couper leur lien avec leur culture en 1883.
  • Duncan Campbell Scott, surintendant adjoint des Affaires indiennes, rend la fréquentation des pensionnats obligatoire pour les enfants âgés de 7 à 15 ans en 1920. (certains pensionnats accueillaient des enfants dès l’âge de 4 ans)
  • Le gouvernement canadien retire aux églises la responsabilité des pensionnats et les prend en charge en 1969.
  • Le dernier pensionnat financé par le gouvernement fédéral du Canada est le pensionnat Gordon, en Saskatchewan, et il a fermé ses portes en 1996.

Oui, cet évènement a été très bouleversant durant les années 1900, mais pourquoi fait-il donc à nouveau surface?  

Une découverte de cadavres d’enfants disparus…

Le 30 mai 2012, plus de 210 corps d’enfants ont été retrouvés enterrés à proximité du pensionnat de Kamloops en Colombie-Britannique. Ce fut un énorme choc pour la communauté autochtone et a semé la dévastation et la confusion au Canada. Le pensionnat de Kamloops, fondé en 1890 est devenu, pendant un moment, le plus important pensionnat autochtone au Canada. Dans les années 1950, on y comptait jusqu’à 500 élèves par année. Selon le nombre de tombes retrouvées, on estime que le nombre de décès d’enfants dans les pensionnats est de 6000.

Journée nationale de la vérité et de la réconciliation – La journée du chandail orange

Le 30 septembre 2021 marquera la Journée nationale de la vérité et de la réconciliation, créée en 2013. Cette  journée désigne  l’histoire vécue par Phyllis Webstad, une ancienne pensionnaire de 6 ans qui, à son premier jour d’école, est arrivée vêtue d’un nouveau chandail orange qui lui a été enlevé et remplacé par un uniforme. Le pensionnat St. Joseph Mission, qu’elle a fréquentée, était à 80km de chez elle. Le 30 septembre, les Canadiens sont encouragés à porter un chandail orange afin de sensibiliser le public et pour rendre hommage aux milliers de survivants. 

par Meriem Ait Hammou et Hajar Daoud Brikci

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