Bollywood: une lettre d’amour aux amoureux

Voici une présentation de tout ce qui rend le cinéma indien spécial depuis les années 1910 jusqu’à aujourd’hui.

Source: India TV News

Le premier long métrage complété en Inde est un film muet nommé Raja Harishchandra, réalisé par Dadasaheb Phalke et sorti en salles le 3 mai 1913. 

C’est le début de l’industrie que nous connaissons aujourd’hui sous le nom de Bollywood. 

Mais d’où vient le terme Bollywood ? Qu’est-ce que cela veut dire ? Et pourquoi y a- t-il tant de chansons dans les films de Bollywood ? Pour trouver des réponses, il faudra plonger non seulement dans l’histoire du cinéma indien, mais dans l’histoire de l’Inde elle-même.

Les Années 30 à 40

Les années 1930 et le début des années 1940 sont difficiles pour l’Inde : cette période est marquée par la Grande Dépression, la violence liée à la Partition des Indes, et bien sûr, à  la Seconde Guerre mondiale. 

Par conséquent, le cinéma indien est utilisé comme moyen pour aborder les problèmes sociaux du pays. 

L’innovation parvient à briller à travers les ténèbres auxquelles l’Inde fait face pendant cette période. Alam Ara, réalisé par Ardeshir Irani, sort en 1931, et est le premier film indien avec son. Puis, en 1937, Kisan Kanya, de Moti Gidwani, est présenté au public, et c’est le premier film indien en couleur. 

Certains des acteurs les plus influents de l’histoire du cinéma indien sont au travail pendant cette période, comme Ashok Kumar, Devika Rani et K.L. Saigal.

Ce dernier joue dans le film le plus important et iconique de cette époque, Devdas, réalisé par Pramathesh Barua en 1936, une histoire d’amour tragique qui dénonce les castes en Inde.

Fin des Années 40 à 60 – l’Âge d’Or

L’Inde tourne certains de ses films les plus acclamés après avoir obtenu son indépendance de la Grande-Bretagne en 1947 : on appelle cela l’Âge d’Or du cinéma indien. 

Mais qu’est-ce qui rend cette époque de films si géniale ?

En un premier lieu, les thèmes véhiculés dans les années 30 et le début des années 40 sont encore plus développés qu’avant grâce à une meilleure quantité de ressources, ce qui permet des scripts et des mises en scène plus complexes. Cet ajout de ressources peut s’expliquer par le fait qu’avant, les films étaient soit acclamés par la critique, soit populaires, jamais les deux en même temps. Pendant l’Âge d’Or, cependant, les films qui suscitent la réflexion rapportent désormais de l’argent, ce qui incite l’industrie à faire davantage de films similairement intelligents. 

Par la suite, il est question de l’émergence de réalisateurs légendaires, tels que Guru Dutt, Mehboob Khan et Asif Karim. 

En second lieu, les acteurs de ces années sont encore considérés comme les maîtres de leur métier. Notamment, il y a le trio d’or, composé de Dev Anand, qui incarne sans effort des personnages suaves et classiques, Raj Kapoor, qui imite le personnage Charlot de Charlie Chaplin (aussi appelé le tramp) et Dilip Kumar, un acteur encore apprécié aujourd’hui, qui est un pionnier de la Méthode (method acting en anglais). 

Deux films définissent l’Âge d’Or de Bollywood. 

D’abord, il y a Mother India, sorti en 1957. Le film devient un hit global : le cinéma indien commence à être apprécié à travers le monde. Il résume les qualités de l’Âge d’Or. Il est réalisé par le talentueux Mehboob Khan, il présente l’influente Nargis Dutt comme actrice principale, et enfin, c’est un succès financier et critique. 

Ensuite, il est question de l’épique histoire de Asif Karim, Mughal-e-Azam, parue en 1960,  mettant en vedette Dilip Kumar, Madhubala et Prithviraj Kapoor. La production du film dure 10 ans, mais ça vaut le coup, car il devient le film indien le plus rentable pendant 15 ans. 

Les Années 70 et 80

L’Âge d’Or est principalement composé de romance. Presque tous les films présentent des histoires d’amour, qu’elles soient heureuses ou tragiques. Par contre, pendant les années 70 et 80, autrement nommées l’époque classique, on voit un peu de tout. Et cela est, au moins en partie, grâce à un réalisateur nommé Yash Chopra et à l’acteur Amitabh Bachchan. Ces deux définissent les années classiques de Bollywood avec leurs compétences apparemment illimitées.

En effet, le cinéma indien ouvre ses horizons sur des histoires plus axées sur la violence et le crime. Ce type est incarné par le film Deewaar (1975), de Yash Chopra,  et l’acteur principal du film, Amitabh Bachchan, qui joue « le jeune homme en colère » (angry young man), un rôle qui le suit pendant l’ère classique. Un changement s’opère : on passe du héros traditionnellement héroïque à un protagoniste plutôt ambigu moralement.

Cependant, l’année après Deewaar, la quintessence du film noir et violent, Yash Chopra et Amitabh Bachchan travaillent ensemble sur l’essence du film romantique, qui réussit à survivre malgré tous les genres de films qui émergent. En 1976 sort Kabhi Kabhie, l’histoire d’un poète (M. Bachchan) amoureux d’une femme qui marie quelqu’un d’autre.

Source: Spotify

Éventuellement, on commence à faire des films sans genre unique :  les films masala apparaissent. Le film masala devient le nouveau standard pour le film indien : on a besoin de romance, d’action, de musique, de comédie, de drame ! C’est le début du cinéma indien commercial moderne, et c’est quand le terme Bollywood apparaît enfin. En effet, c’est un mélange de Hollywood et de Bombay (maintenant appelé Mumbai), la ville où le premier film indien, Raja Harishchandra, a été présenté pour la première fois en 1913.

Quoique le cinéma indien commence à devenir le Bollywood que nous connaissons aujourd’hui, la violence croissante en Inde entraîne de moins en moins d’argent dans l’industrie. Les années 80 voient une baisse de la qualité des films et du succès financier des films. 

Personne ne le savait, mais un changement politique entraînera une transformation importante et incroyable au sein de l’Inde et de sa production de films.

Les Années 90 au présent

Au début des années 1990, l’Inde subit une partielle libéralisation de son économie. En bref, l’économie de l’Inde s’ouvre au monde afin de donner un plus grand pouvoir d’achat et d’investissement à la population. Économiquement et socialement, le pays devient plus stable, et la demande pour les films commence à remonter. 

Tout cela nous conduit vers le Nouveau Bollywood : une ère qui continue toujours aujourd’hui. 

Les films sont souvent de plusieurs genres à la fois, comme à la période classique. Visionner un film de Bollywood devient plutôt un événement familial. On essaie de plaire au plus large public possible sans compromettre l’intégrité des films. 

On remarque aussi une augmentation dans la qualité musicale. La musique fait toujours partie du cinéma indien, car elle fait partie de la culture indienne, mais là, elle devient la marque d’un film indien vraiment génial.

Tout comme l’Âge d’Or, une nouvelle génération d’acteurs talentueux se fait connaître. On parle notamment des 3 Khans: Aamir Khan, Salman Khan, et Shah Rukh Khan, qui dominent les films depuis la fin des années 80.

« Nouveau Bollywood » signifie également une énorme flambée de la popularité mondiale du film indien. En fait, 8 des 10 films indiens les plus rentables à l’étranger sont sortis entre 2010 et 2023.

John Travolta et Hrithik Roshan qui dansent ensemble
Source: Daily Mail India
Une histoire riche

Plus j’ai approfondi mes recherches pour cet article, plus je me suis perdu dans la beauté du film indien. Le talent artistique des réalisateurs, des scénaristes, des acteurs et leur ténacité face à des problèmes nationaux sinon internationaux m’inspirent. Si vous avez le temps, je pense vraiment que vous vous devez de donner une chance au cinéma indien. 

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