Situation politique en Afghanistan

La prise de Panjshir le 6 octobre 2021 a confirmé le retour au pouvoir des talibans en Afghanistan après 20 ans d’absence.


Durant leur ancien règne, la réputation des talibans a été jugée cruelle, sexiste et conservatrice par la communauté internationale. Par exemple, la pratique religieuse ainsi que les habits conservateurs étaient imposés de force, et les femmes ont perdu de nombreux droits, dont celui de fréquenter un établissement scolaire non-religieux. Dernièrement, durant plusieurs de leurs conférences diffusées à l’international, les autorités talibanes ont mentionné que leur comportement a évolué positivement, mais leurs actions ne les appuient pas.


Panjshir était la dernière province afghane luttant contre les talibans. Panjshir est une des 34 provinces afghanes. Elle est située au nord-est de Kaboul, la capitale de l’Afghanistan. Elle a finalement été cédée aux talibans deux mois après la prise de Kabul par ces derniers. Malgré que Panjshir soit une province réputée pour ses politiciens, dont Ahmad Shah Massoud et Ahmad Massoud, la victoire des talibans contre Panjshir ne devrait pas être une surprise puisque très peu de soutien restait à cette province. En effet, le président, Mohammad Ashraf Ghani avait fui le pays en août, l’autoproclamé vice-président, Amrullah Saleh, a également fui le pays, les forces américaines ont terminé leur mandat, les forces afghanes représentent une très faible force et la lutte d’Ahmad Massoud n’était pas assez importante pour combattre des milliers de talibans. Ahmad Massoud est le fils d’Ahmad Shah Massoud, qui a été assassiné en 2001 par Al-Qaida. Il est connu pour avoir lutté contre les forces soviétiques et les talibans et avoir empêché ces deux groupes différents de prendre le contrôle sur sa province natale, Panjshir, dans les années 1980 et 1990. Son fils perpétue l’héritage de son père par sa lutte constante contre des groupes opposants, dont les talibans.


L’Afghanistan comporte plusieurs groupes ethniques différents. L’ethnie majoritaire est les Pachtounes. La proportion des talibans qui sont Afghans, sont un groupe dominant de Pachtounes. La deuxième ethnie majoritaire est les Tadjiks, viennent ensuite les Hazaras, puis les Ouzbeks. Il y a d’autres ethnies, mais elles demeurent beaucoup moins importantes que les quatre ethnies mentionnés ci-haut. La présence de différentes ethnies en Afghanistan cause un grand enjeu, présent depuis le XXe siècle. La minorité Hazara est la minorité la plus persécutée et mal vue en Afghanistan, non seulement à cause de leurs caractéristiques faciales, mais surtout à cause de leur religion hérétique. En effet, les Hazaras sont majoritairement des musulmans chiites, contrairement aux autres minorités, qui sont majoritairement des musulmans sunnites. Cette hiérarchie sociale a d’ailleurs causé indirectement la mort de 13 Hazaras, massacrés par les talibans. L’Amnistie internationale a trouvé l’évidence de ce massacre, qui a eu lieu dans la province afghane de Daykundi en août 2021.


La misogynie en Afghanistan était déjà très palpable avant le retour des talibans. Maintenant, ce sentiment négatif s’est multiplié exponentiellement. Effectivement, plusieurs femmes ayant exercé le rôle de juge pendant les vingt ans durant lesquels les talibans ne régnaient pas sont chassées pour avoir puni des hommes. Ces hommes étaient des criminels. Certains avaient commis des agressions sexuelles et d’autres, des meurtres. Ces femmes sont maintenant cachées, de peur que leurs locations soient découvertes et qu’elles soient exécutées.


Malgré leurs promesses que leur façon d’agir et de penser a changé, les talibans demeurent violents, racistes et sexistes. Les vingt ans entre leur premier et leur second règne n’a certainement pas été le paradis pour les Afghans demeurant dans leur pays natal puisque les conséquences désastreuses des actions des talibans ont complètement changé leurs vies : la pauvreté était partout. Mais au moins, ils avaient plus de liberté que maintenant.

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